05/10/2010

Tu la fermes ou j’te mets dans le fourgon.

Voici une courte histoire qui m'est arrivé il y a maintenant quelques années ( et écrite à cette époque ) mais je la trouve  bien symptomatique de la dérive sécuritaire voulu par Sarko & cie.


La lourde se referme derrière moi dans un bruit assourdissant. Après un rapide bonjour d’usage au jeune vendeur qui à l’œil rivé sur son écran, mon regard est déjà à l’affût de la bonne affaire.
Les multiples étagères sont garnis de divers collections en tout genres allant de vieux numéros d’Hara Kiri aux derniers albums noisy à la mode. Une vraie caverne d’Ali Baba renferment un tas de trésors pour qui se donne la peine de fouiller un peu. Je suis à la recherche de vieux cds des Pink Ployd, et c’est donc d’une humeur enjouée que je commence mes recherches. Bien qu’affairé dans la collecte de mes nouvelles trouvailles, je remarque l’irruption d’un jeune homme dans la boutique. Très essoufflé et en sueur il se dirige aussitôt à l’arrière du magasin. Replongeant dans mon entreprise je le libère de mon attention, en lui imaginant un désir phénoménal d’achat.
Je n’ai pas le temps de lire la préface du livre que j’ai déniché que plusieurs policiers armés investissent les lieux. Ne prêtant qu’une attention toute relative aux interrogations légitimes du vendeur, la horde se repent aux quatre recoins de la pièce.
- Il est là l’enfoiré !
- Vas y chope le.
- Bouge plus connard.
- Il est ou le portable ?

Pas de réponse.
Estomaqué, j’assiste en direct à l’arrestation du jeune homme.
Visiblement peu enclin à se laisser faire notre suspect ne se laisse pas alpaguer sans se débattre un minimum.
A partir de là les choses s’emballent à vitesse grand V. En effet en réaction à ses protestations,
les policiers le moleste de la plus viril des manières.
Loin de se résigner le jeune tente de se défaire de la prise de ces hommes de lois.
C’est littéralement la bave à la bouche et de manière très brutale qu’un des policiers dégaine son arme et la plante sur sa tempe.
- Tu bouges encore et j’te flingue.
- Il l’a ramène moins le Mouloud maintenant !
- Putain vous me faites mal, çà va j’ai rien fait !
- T’as gueule.

Là je me dit que je suis en train d’halluciné totalement et qu’il serais judicieux de diminuer la quantité de produits illicite que je donne chaque jour à mon corps.
Malheureusement, j’ai vite conscience que je n’ai aucune vision et je suis le témoin de la dure réalité d’une situation des plus grave. Très choqué par ce que je viens de voir, je ne peux retenir mes réserves quand à cette parodie de mauvais films.

- Vous pouvez pas le lâcher, il ne vas pas se barrer !
- De quoi tu mêles, tu veux qu’on t’embarque avec lui ? m’aboie l’un d’entre eux.
- Pas vraiment, mais ce n’est peut être…
- Tu la fermes ou j’te mets dans le fourgon.

Ayant bien compris le peu de crédit de mes propos sur ces gentils messieurs, je m’efface et résigné je regarde sans intérêt les divers bouquins qui me font face tout en observant le petit jeu de cow boy auquel se livrent ces enfoirés.
Après avoir copieusement insulté leur proie, cette douce flicaille l’embarque sans ménagement à l’extérieur. 
Fin de l’histoire.

Une question me vient naturellement à l’esprit à la vue de cette histoire somme toute banal. 
Si la personne qui a commis ce malheureux forfait ( en aucun cas justifiable et logiquement répréhensible…mais çà c’est un autre débat.) s’était appelé Jean-Pierre et non Mohamed, aurai t’il eu droit à un traitement aussi démesuré quand à sa violence verbale et physique ?

Je ne détiens aucune vérité, mais je pense avoir la bonne réponse et vous laisse tout loisir d’y répondre.

3 commentaires:

  1. Les hommes changent, leurs idées restent... Chiraquie/Sarkoland même combat !

    RépondreSupprimer
  2. oui c'est exactement cela, et vérifiable dans bien des endroits....et parfois sous couvert de slogans appelant la rupture et bien rien ne change, justement !

    RépondreSupprimer
  3. Moi aussi je pense avoir la réponse....malheureusement !

    RépondreSupprimer