22/09/2010

Tu n'est plus là !




( Montalivet-Plage du Maroc.2006 )

Le sable encore chaud en ce début de soirée recouvre une partie de mes jambes. Mon regard est fixé sur l'horizon qui bleuté d'une teinte pale tranche singulièrement avec le soleil qui décroît et va bientôt se noyer dans l'océan .

Je suis bien là, seul face aux éléments. J'ai toujours aimé une certaine solitude, je suis assez secret comme garçon.
Depuis un mois maintenant je vis ici dans le Médoc. Une page blanche s'offre à moi, je veux y compter une nouvelle histoire, la plus belle possible malgré ces mots barbares que contraint je dois y apposer.
Une des raisons qui m'a poussé (...) à mon exil Aquitain, est depuis de nombreuses années le rêve de refaire du surf. Mes années Guyanaise où je m'étais adonné adolescent aux joies de la glisse m'a profondement marqué et ce fort désir de vivre à fond devant l'urgence avant que mon corps ne s'abondonne un jour à cette maladie a fait le reste...
La faîcheur de l'océan n'a pas altérée mon enthousiasme, assis sur ma planche je fais face à l'infinie. Les vagues sont quasi inéxistante mais à cet instant je m'en fous royalement. Je suis bien là dans l'eau, si léger. Un sentiment de toute puissance m'envahis peu à peu, je me sens fort, plus fort qu'elle surtout, qui un jour sournoisement a décidée de se mesurer à moi. Je veux la défier, l'humilier cette chose qui s'empare pour le moment plus de ma tête que du reste. Alors, doucement les mots sortent ;
-Tu crois que tu vas me niquer, hein ?
-Mais tu es qui toi pour vouloir me pourrir la vie ?
-Tu peux aller te faire foutre !
Le ton se veut maintenant plus fort, je suis submergé par un mélange difficilement identifiable. Debout dans l'eau j'hurle littéralement comme un fou des " caaasse toi putain ! casse toi ".
Je suis seul au monde, étourdi. Je donne des grands coups de poings dans l'eau. J'éructe ma rage encore et encore. La notion de temps s'est envolé tout comme les dernières lueurs de ce beau soleil rose vif. Les bras levés au ciel comme un vainqueur je me soûle de cette victoire. Je suis totalement silencieux et calme à présent. Vidé d'un trop plein de stress et d'angoisse je suis apaisé. Je vagabonde, mentalement. Ma femme et mon fils d'un an accaparent toutes mes pensées, je les couvre de baisers, ils sont là avec moi, je les serre, nous sommes qu'un.
A cet instant, ma sep n'existe plus, je suis tellement heureux.


 En souvenir de cette douce soirée de Juin 
2001 

4 commentaires:

  1. C'est un texte magnifique....Tu arrives parfaitement à faire ressentir à la lectrice que je suis l'émotion et la rage que tu devais avoir à ce moment là, face à la mer, en pensant à cette maladie et à ta famille....
    Je t'embrasse

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  2. Merci c'est très gentil, bien à toi :-)

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  3. C'est super bien écrit Pascal, à quand le livre ? ( petit souvenir ) bon aprés-midi, bisous

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  4. Ah je te reconnais bien là Mariette.. des gros bisous pour toi et Laure.

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